Rendre accessible

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Rendre accessible

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Dans l’armée de l’air, que l’on soit femme ou homme, on est avant tout militaire. Du haut de mon mètre cinquante-cinq, il m’est arrivé de prendre la responsabilité d’un groupe de grands gaillards.

C’est en arrivant dans le civil que je me suis rendu compte que j’étais une femme. Lors d’un entretien d’embauche, on m’a annoncé que ce serait un atout pour l’entreprise. Surprise, j’ai retenu un « J’ai aussi des compétences techniques, vous savez ! »

Mais après tout, s’ils sentaient qu’embaucher une femme pour manager les équipes majoritairement masculines faciliterait les changements à mettre en œuvre, pourquoi pas ?

Et en effet, même quand j’ai eu à dire des choses pas toujours agréables à entendre, ça n’a jamais viré au combat de coqs. Il faut dire aussi que la compétition, ça ne me parle absolument pas, je me moque complètement de remporter une médaille en chocolat. Et ça ne m’a pas empêchée d’évoluer.

Ce qui reste vrai selon moi pour tout manager, femme ou homme, c’est la capacité à prendre du recul pour ne pas partir dans la mauvaise direction. Et je pense que ça n’est pas plus évident pour un homme que pour une femme de taper parfois du poing sur la table, ou à l’inverse, de savoir être doux si le collaborateur ou la collaboratrice en a besoin.

Les stéréotypes restent si puissants. Il arrive encore souvent que des prestataires ou collègues masculins, me rencontrant pour la première fois et ne sachant pas le poste que j’occupe, se tournent automatiquement vers des hommes pour les prises de décision.

Ce sont des moments que nous gérons avec humour, à commencer par mes collaborateurs qui, invariablement, doivent préciser que c’est à moi qu’il faut s’adresser.

Ma fille rencontrera des obstacles et mon rôle, c’est de lui donner confiance en elle et les moyens d’accéder à ce qu’elle souhaite. Tout le monde n’est pas encore convaincu que les femmes peuvent faire aussi bien que les hommes. Nous n’avons pas tous la même idée de ce qu’est un idéal de vie en communauté mais après tout, même si ça nous ravit pas, je pense que la différence a sa place.

L’éducation, c’est la clé pour permettre aux femmes de se développer. De plus en plus de femmes montrent que ce qui semblait inaccessible hier est accessible aujourd’hui. Tout est possible si on y croit un peu, sans arrogance, et quand on garde en tête qu’on n’avance bien qu’avec les autres.


Gwendolyne est responsable maintenance à l’Ecopôle de Novalie à Vedène pour SUEZ. Elle gère en direct 15 collaborateurs, travaille en lien avec l’ensemble du personnel du site et encadre deux fois par an des phases d’arrêt technique avec une centaine de sous-traitants.

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